Ce post inaugure une nouvelle série, les "textes torchés en 3 mn montre en main, entre la poire (de l'eau de vie de poire, plus précisément) et le dessert (généralement poire-poire, sorbet de poire généreusement encapsulé dans de l'eau de vie de poire), ce qui donne à ces textes une saveur de désespoire assez gouteuse parfois, lumineuse exceptionnellement, grumeleuse hors-saison, pathétique la plupart du temps".
La 1ère oeuvre magistrale qui me vient à l'esprit, est ce manifeste dont je ne vous livre que le refrain, les couplets n'étant là que pour ménager le suspense vers cette féérie éveillée, cette évocation de l'univers et de ces anachronismes:
Le Lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais.
Chaque fois, c'est pareil. C'est quand on est derièrre les carreaux,
Quand on travaille, que le ciel est beau, qu'il doit faire beau sur les routes,
Le Lundi au soleil.
Le Lundi au soleil, on pourrait le passer à s'aimer.
Le Lundi au soleil, on serait mieux dans l'odeur des foins,
On aimerait mieux cueillir le raisin,
Tout simplement ne rien faire le Lundi au soleil.
Je l'ai mis dans son intégralité (pour ne pas vous frustrer et vous permettre de chanter sans retenue cet air guilleret et qui ne supporterait pas la censure d'un quelconque pisse-froid) mais ... interessons-nous à ces 2 premières phrases au style sans nuances qui n'est pas sans rappeler les plaines des deux chèvres où pas une colline ou même un arbre ne s'est jamais arrêté.
Je dis ça, en fait, parce que j'ai travaillé à Niort un temps et le Lundi, je vous dis pas les boulinches que j'avais. Mais bon, revenons à nos moutons ...
Reprenons point par point, les idées véhiculées par cette prose:
Le Lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais.
Je pense que jusque là on est bien et on a un 1er postulat: le lundi, il fait pas beau. Continuons.
Chaque fois, c'est pareil.
Bon ça, on s'en branle c'est pour gagner du temps (peut-être aussi pour faire baisser la vigileance de l'ennemi-auditeur, eh, eh ...) et surtout faire une rime en "eil". Ils auraient aussi bien pu mettre: "as-tu vu passer les abeilles ?", "c't'année, j'verrais bien Montfermeil" ou alors s'ils voulaient s'adresser à un public de djeun's du pays du libournais: "je s'rais toi, je f'rais keye".
C'est quand on est derièrre les carreaux, Quand on travaille, que le ciel est beau
Et là, peau d'zobi, la tuile, on comprend plus que dalle ! 2ème postulat: le lundi, on travaille et il fait beau. Le côté le lundi on travaille, no problemoz, mais par contre, les mecs, non, bordel de merde non, le lundi il fait pas beau, c'est ce que vous avez dit 2 lignes plus haut.
Quand je dis les mecs, je m'adresse aux auteurs car ils se sont mis à 2 pour écrire ce brulôt.
Et attention c'est pas des pimpoyes, il s'agit quand-même des auteurs de Voyage voyage de Desireless, et surtout de Bébé requin de France Gall.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Michel_Rivat
Pour ceux qui auraient oublié Bébé requin, ça dit quand-même un truc commack:
Bébé requin bébé velours, Bébé requin bébé d'amour.
C'est du Bougrain-Dubourg, c'est du bon grain, du lourd (NDLR pour prouver que je suis au même niveau dans le vibe poésie).
Alors voilà, à mon avis, et on revient habilement au propos initial, l'idée de se mettre à 2 pour un texte, c'est surtout pour le truc du "à toi - à moi", "celle là c'est la mienne mais ... à charge de revanche", "à chacun sa chacune", "et hop, celle-là, elle ira pas engraisser les boches", ...
Mais là ou c'est encore plus fortiche, c'est que ce texte qui est torché (au même titre que ces auteurs) à la vas-y que j'te pousse, ne gène en rien la compréhension de tout un chacun, du plus lettré au plus obtu.
Tout le monde comprend bien ce que Cloclo essaye de nous faire rentrer le ciboulot, malgré force gesticulations disgracieuses, saccadées voire ridicules qui pourraient encore polluer la réception du message.
Et c'est là qu'on mesure à quel point le chanteur de variété moderne procède du gourou, un gourou plutôt inoffensif (sauf pour lui-même, en l'occurence) certes, mais un gourou quand-même qui, malgré un discours tout pourri élaboré par ses conseillers (vous voyez à qui je veux faire allusion, hé, ... le nabot, là ...) ou par ses compagnons de biture, arrive, grâce à quelques subterfuges communèment regroupés sous le terme "le métier", à faire danser la rombière enamourada.
Bon, mon discours-là, bien que moderne, était à peu-près d'actualité au milieu des années 70.
Maintenant ça n'a plus rien à voir mais j'ai pas envie d'en parler et surtout pas le temps, faut que j'aille faire la vaisselle.
La 1ère oeuvre magistrale qui me vient à l'esprit, est ce manifeste dont je ne vous livre que le refrain, les couplets n'étant là que pour ménager le suspense vers cette féérie éveillée, cette évocation de l'univers et de ces anachronismes:
Le Lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais.
Chaque fois, c'est pareil. C'est quand on est derièrre les carreaux,
Quand on travaille, que le ciel est beau, qu'il doit faire beau sur les routes,
Le Lundi au soleil.
Le Lundi au soleil, on pourrait le passer à s'aimer.
Le Lundi au soleil, on serait mieux dans l'odeur des foins,
On aimerait mieux cueillir le raisin,
Tout simplement ne rien faire le Lundi au soleil.
Je l'ai mis dans son intégralité (pour ne pas vous frustrer et vous permettre de chanter sans retenue cet air guilleret et qui ne supporterait pas la censure d'un quelconque pisse-froid) mais ... interessons-nous à ces 2 premières phrases au style sans nuances qui n'est pas sans rappeler les plaines des deux chèvres où pas une colline ou même un arbre ne s'est jamais arrêté.
Je dis ça, en fait, parce que j'ai travaillé à Niort un temps et le Lundi, je vous dis pas les boulinches que j'avais. Mais bon, revenons à nos moutons ...
Reprenons point par point, les idées véhiculées par cette prose:
Le Lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais.
Je pense que jusque là on est bien et on a un 1er postulat: le lundi, il fait pas beau. Continuons.
Chaque fois, c'est pareil.
Bon ça, on s'en branle c'est pour gagner du temps (peut-être aussi pour faire baisser la vigileance de l'ennemi-auditeur, eh, eh ...) et surtout faire une rime en "eil". Ils auraient aussi bien pu mettre: "as-tu vu passer les abeilles ?", "c't'année, j'verrais bien Montfermeil" ou alors s'ils voulaient s'adresser à un public de djeun's du pays du libournais: "je s'rais toi, je f'rais keye".
C'est quand on est derièrre les carreaux, Quand on travaille, que le ciel est beau
Et là, peau d'zobi, la tuile, on comprend plus que dalle ! 2ème postulat: le lundi, on travaille et il fait beau. Le côté le lundi on travaille, no problemoz, mais par contre, les mecs, non, bordel de merde non, le lundi il fait pas beau, c'est ce que vous avez dit 2 lignes plus haut.
Quand je dis les mecs, je m'adresse aux auteurs car ils se sont mis à 2 pour écrire ce brulôt.
Et attention c'est pas des pimpoyes, il s'agit quand-même des auteurs de Voyage voyage de Desireless, et surtout de Bébé requin de France Gall.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Michel_Rivat
Pour ceux qui auraient oublié Bébé requin, ça dit quand-même un truc commack:
Bébé requin bébé velours, Bébé requin bébé d'amour.
C'est du Bougrain-Dubourg, c'est du bon grain, du lourd (NDLR pour prouver que je suis au même niveau dans le vibe poésie).
Alors voilà, à mon avis, et on revient habilement au propos initial, l'idée de se mettre à 2 pour un texte, c'est surtout pour le truc du "à toi - à moi", "celle là c'est la mienne mais ... à charge de revanche", "à chacun sa chacune", "et hop, celle-là, elle ira pas engraisser les boches", ...
Mais là ou c'est encore plus fortiche, c'est que ce texte qui est torché (au même titre que ces auteurs) à la vas-y que j'te pousse, ne gène en rien la compréhension de tout un chacun, du plus lettré au plus obtu.
Tout le monde comprend bien ce que Cloclo essaye de nous faire rentrer le ciboulot, malgré force gesticulations disgracieuses, saccadées voire ridicules qui pourraient encore polluer la réception du message.
Et c'est là qu'on mesure à quel point le chanteur de variété moderne procède du gourou, un gourou plutôt inoffensif (sauf pour lui-même, en l'occurence) certes, mais un gourou quand-même qui, malgré un discours tout pourri élaboré par ses conseillers (vous voyez à qui je veux faire allusion, hé, ... le nabot, là ...) ou par ses compagnons de biture, arrive, grâce à quelques subterfuges communèment regroupés sous le terme "le métier", à faire danser la rombière enamourada.
Bon, mon discours-là, bien que moderne, était à peu-près d'actualité au milieu des années 70.
Maintenant ça n'a plus rien à voir mais j'ai pas envie d'en parler et surtout pas le temps, faut que j'aille faire la vaisselle.
Objection n°1: vous pouvez objecter: "mais en quoi ce post défend-il la chanson française et le revenu des auteurs ?". et vous auriez raison !
Objection n°2: "dunoeud, il est où le morceau acheté pour défendre la chanson française et le revenu des auteurs ?". oui alors bon ... on va pas quand-même pas acheter un des morceaux susmentionnés ni un morceau de ce m. françois, paix à son âme conductrice. Qui a flirté avec ceszigues et serait à peu près présentable, que même le grand gainsborrough aurait qualifié de compositeur chiadeur d'harmonies ? hein ? hé beh, l'ex chanteur à minettes, alain manureva chamfort. j'ai donc casqué pour Rendez-vous au paradis, un morceau probablement dédié à son bienfaiteur François comme pour lui signifier qu'au paradis, ils se retrouveront et pourront disserter à loisir de la conductivité des tissus et de la dispensabilité (comme dirait The Voice) du twist dans l'histoire de la danse populaire.
Votre numéro de commande : 6524186 / Commande du : 26/09/2010
Objection n°2: "dunoeud, il est où le morceau acheté pour défendre la chanson française et le revenu des auteurs ?". oui alors bon ... on va pas quand-même pas acheter un des morceaux susmentionnés ni un morceau de ce m. françois, paix à son âme conductrice. Qui a flirté avec ceszigues et serait à peu près présentable, que même le grand gainsborrough aurait qualifié de compositeur chiadeur d'harmonies ? hein ? hé beh, l'ex chanteur à minettes, alain manureva chamfort. j'ai donc casqué pour Rendez-vous au paradis, un morceau probablement dédié à son bienfaiteur François comme pour lui signifier qu'au paradis, ils se retrouveront et pourront disserter à loisir de la conductivité des tissus et de la dispensabilité (comme dirait The Voice) du twist dans l'histoire de la danse populaire.
Votre numéro de commande : 6524186 / Commande du : 26/09/2010
en fait, j ai compris
RépondreSupprimer"un lundi au soleil c est une chose que l'on AURA jamais."
Du verbe avoir genre "avoir son lundi". "J'ai mon lundi" = "je ne bosse pas lundi".
Ca ne veut pas dire qu il n existe pas ce lundi ensoleillé, juste qu'on ne l'a pas, qu'on bosse quoi...
merci pour cette précision, cher thomas.
RépondreSupprimeren l'occurence, l'auteur eut peut-être été plus avisé de formuler son message comme suit:
"son lundi au soleil, c'est une chose qu'on aura jamais"
avoir UN lundi est en effet assez peu précis surtout pour les employeurs qui ne manqueraient pas de profiter de cette approximation pour te sucrer ton augmentation de janvier et probablement les suivantes.