Quelques remarques (parfois amplifiées, souvent actuelles) sur le processus dit de "concertation territoriale sur les musiques actuelles" (CTMA), en Aquitaine, puisqu’on n’en est qu’à mi-(1/4 ? 1/8 ? 1/16 ?)-parcours, EN TOUTE AMITIE
Suite à la célébration du Lundi 18 Octobre en la Chapelle ardente du Conseil Régional d’Aquitaine, et vu qu’on y a entendu toute l’après-midi (par bonheur, je ne pouvais être là le matin) qu’un même son de cloche monotone (quel ennui en début d’aprem avec cette succession de discours automatiques !), quelquefois enthousiaste, quelquefois saturé, je vais, à la demande générale
(c'est-à-dire de moi-même), jouer le rôle du grand absent de cette journée, pourtant super démocratique, j’ai nommé, le contradicteur.
(c'est-à-dire de moi-même), jouer le rôle du grand absent de cette journée, pourtant super démocratique, j’ai nommé, le contradicteur.
Vu que j’ai à formuler 2 remarques sympathiques et un certain nombre de polémiques, on va commencer par 1 sympathique (pour aguicher l’aficionado), la cascade de moins-pathiques puis, pour finir (sur une note enjouée), 1 dernière remarque sympathique.
1ère remarque sympathique :
J’ai découvert avec plaisir que le RAMA avait intégré dans sa réflexion l’underground (t’aurais du venir, francis !) et les bars.
J’ose espérer qu’il s’agit là du fruit de la concertation (et non pas d’une nouvelle stratégie pour grapiller quelques subsides sur un nouveau dispositif éligible) …
Si ce n’est pas le cas, ça me semble bien évidemment aller dans le bon sens car historiquement c’est le 1er réseau par lequel les amplis ont pu rugir et ça existera toujours, bien après que les derniers dinosaures des musiques amplifiées auront disparu.
Remarques :
- Ce qui est exposé dans le rapport, est-ce bien le fruit de la concertation (si oui, où peut-on trouver les PV de tous ces rendez-vous, si on veut creuser tel ou tel point ?) ou bien la seule vision du RAMA voire uniquement de son Directeur ? j’ai un peu de mal à croire que vous avez abordé en réunion la modélisation privé / public / underground / le monde du milieu et les théories des petits mondes et du chaos ?
- Le vocabulaire que vous utilisez me semble pertinent (je veux dire celui utilisé dans tous les grands projets (la gouvernance d’un territoire, la réalisation d’un grand édifice : 1 pont, 1 tunnel, le musée du vin à Bordeaux – non, je plaisante) : maitrise d’œuvre, comité de pilotage, jalons, …Le seul problème, c’est que dans ces démarches, il y a toujours 2 acteurs avec de préférence des intérêts divergents : ici, la droite / la gauche, ici, le client / le fournisseur. Dans votre cas, c’est le RAMA de bordeaux / le reste du RAMA (vu de l’extérieur, du coup, on voit moins bien l’alternative proposée).De manière plus globale (et là, ça ne concerne pas que la démarche CTMA mais la plupart des démarches socio-cul …), qu’est-ce que vous entendez exactement par dialogue, les gars ? des gens qui sont tous d’accord et qui paraphrasent ad lib ce que vient d’énoncer le précédent ?
- Quelques citations symptomatiques voire rigolotes :
o Fais gaffe quand même, Directeur, quand tu dis :
"L’artiste ne doit pas être soutenu, c’est le projet culturel qui doit l’être".
Je pense, comme pas mal de gens et pas que des artistes, exactement le contraire. Cela traduit à mon sens une plus grande présence dans les livres de géo-socio-cul que sur le terrain où se font les choses (de l’art, je veux dire …).
o "Imposer un schéma est aussi idiot que de ne pas en avoir."Apparemment la RAMA refuse qu’on lui impose un schéma. Par contre, il ne voit aucun inconvénient à en imposer un sur le territoire aquitain.o Fais gaffe 2ème : « L’underground est assez peu professionnalisé ». Oui, en effet. Par définition, il l’est. Et le revendique, de +. - Si les derniers ennemis identifiés (l’underground n’est plus un ennemi, allez les filles sur le chemin de la rédemption, alleluia !) sont :o Live Nationo la musique sérieuse
alors, plutôt que de se donner comme objectif sur la période 2010-2020 d’organiser 414000 réunions ou ateliers et 216 expérimentations sur un territoire donné, pourquoi ne pas plutôt se donner des objectifs chiffrés et concrets comme :o Faire passer la répartition des dotations publiques musique sérieuse / musique légère de 95/5 (si j’ai bien compris ! ça me parait un peu amplifié, mais bon …) à 80/20.à ce propos, je redis au président du rama que son argument de dire que les musiques actuelles doivent être plus soutenues parce qu’elle concerne 95% des acteurs et spectateurs ne tient pas la route. Le soutien vise justement à pallier à une affluence insuffisante due à une esthétique plus exigeante donc moins accessible. Si on devait soutenir en fonction de l’affluence, pourquoi ne pas soutenir Live Nation et JC Camus au détriment des SMAC alors ?o Barrer la route à ces fripouilles amerloques de Live Nation en activant et informant les réseaux d’influence et les élus sur le territoire. - Je crains que cette concertation soit finalement contre-productive : 5 ans de réflexion, de réunions, d’ateliers (pourquoi tous ces ateliers sur les festivals ? pour remercier, une fois encore, tous ces bénévoles sans qui rien ne serait possible …) pour aboutir à ce rapport un peu bancal, hésitant entre propagande ramaïste, recueil d’extraits non identifiés des débats, compilation de théories sociologiques plus ou moins validées par les acquis de l’expérience, … n’inciteront, je le crains, pas les pouvoirs publics à revoir leurs clefs de répartition entre culture savante et culture populaire.
Peut-être était-ce d’ailleurs leur but en lançant cette concertation ? - Dernière pique : Cette ultime séance photo avait quelque chose d’assez pathétique puisque renvoyant à celle de 83 qui rassemblait 100% d’artistes alors que celle de 2010 rassemblait probablement 80% de médiateurs culturels et 20% d’artistes. Le R&R bordelais y a-t-il gagné au change ? probablement un peu mais infiniment moins que les intermédiaires !
Le RAMA a fait preuve (ce dont je n’ai jamais douté, je lui reproche plutôt une certaine maladresse) d’honnêteté quand il mentionne que ces sujets de prédilection (l’enseignement, l’emploi culturel, les pratiques amateur (toujours pas compris ce que ce terme recouvrait et encore moins à la lecture de ce rapport) arrive en dernière ligne des préoccupations des intervenants de cette concertation.
Encore une fois, j’espère que ces remarques seront prises comme une contribution critique à cette difficile réflexion précisément à un moment où y’a plus une thune (comme le soulignait si clairement Me Cocula ou M. Boulanger, je sais plus, je somnolais un peu à ce moment-là …).
Terrain Hostile, ex fan du RAMA
http://odette33.blogspot.com/
RIP Philippe Joly.
A suivre …
Pas mal le tir, tu va peut être devenir aussi populaire que nous.
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