Les musiques actuelles
Note préliminaire: afin de faciliter l'ingestion de ce loukoum en 3 parties, j'introduis la petite règle syntaxique suivante: quand le terme "les musiques actuelles" apparait en majuscule (les Musiques actuelles), il s'agit du corps des personnes oeuvrant dans le secteur des musiques actuelles, comme on dit les Conti, pour les ouvriers de Continental ou les Arcelor-Mittal.
Alors, oui. Qu’entendent les Musiques actuelles par les pratiques amateurs ?
Alors, oui. Qu’entendent les Musiques actuelles par les pratiques amateurs ?
Question
subsidiaire (en français approximatif) : qu’est-ce qui cloche dans cet
écosystème qu’ils essaient de nous fourguer comme la rolls du socio-cul, qu’on
y comprend que dalle, à l’arrivée ?
Bon
prenons les choses dans l’ordre, commençons par le commencement, au début, il y
avait … roger piantoni , euh non, c’est pas ça …
Entreprenez
avec moi un retour vers … l’enfance …
En fait, c’est
ça le truc, les Musiques Actuelles considèrent principalement la musique comme
une activité pour les enfants (ie pour se débarrasser des enfants, un instant,
en fait, et reprendre des activités normales).
Comme
jouer à mettre un cube dans un autre ou gratter la terre.
Pareil. Alors,
effectivement, au début c’est … pareil, ça correspond à 2h d’espérance de vie
de gagnées. Du point de vue du parent.
Or, que
se passe-t’il ensuite dans ces chères petites têtes bouclées blondes de tous
ces bons aryens, de tous ces traine-peluches ?
A un m’ment
donné, ils envisagent cette activité passionnante comme pouvant être leur
activité principale pour la
vie. Continuer à jouer indéfiniment, en quelque sorte … ceux
qui sont bons en cube deviendront grutier, ceux qui sont bons à gratter la
terre deviendront marteau-piqueurs et ceux qui sont bons en musiques actuelles
deviendront rock-stars. CQFD.
Ceci
serait parfait sauf qu’il y a moins de places de rock-stars que de
grutier-piqueur.
Et c’est
là que ça commence à merder.
Car c’est
là qu’arrivent les Musiques actuelles avec leurs gros sabots !
Un peu
comme qui dirait, en circulation routière : « c’est quoi ce putain de
trombus ? Doit y avoir la maison poulaga, dans les parages ! ».
Parce que
voilà, l’enfant, ce maudit chiard, cette enflure (ma fille de 4 ans et demi vient
de me dire à l’instant : « t’es con. T’es qu’un con. »), au flure
et à mesure de sa maturation, il commence à se projeter un chouïa dans l’avenir
et à se dire : « tant qu’à faire, j’aimerai mieux faire rock-star
qu’ingénieur informatique à la mord-moi le nœud comme l’autre con qui me fait
office de vieux ! ».
Et oui,
pas faux.
Et après,
c’est parti, je te trouve 2 ou 3 faire-valoir, de préférence moins bons pour
être le chef, répètes, concert, répètes, concert, répètes, concert, répètes,
concert, répètes, concert, …
Et là, 2
solutions : soit ça marche, soit ça marche pas.
Intéressons-nous
au cas nominal, comme on dit en informatique de mes 2, le cas nominal, c’est le
cas général, en gros … à savoir : ça marche pas.
Alors, la
majorité, raisonnable, ceux qui vont voter modem, par la suite, comme un seul
homme, choisit d’arrêter et de s’asseoir sur ce rêve de jeunesse car « il
faut bien que jeunesse se passe » Roger
Piantoni, sur le coup de l’élimination en match de barrage, le 16 décembre
1961, contre la Bulgarie - déjà - 0-1 (77e Lerond (csc)), au Stade San Siro à
Milan, pour ceux que ça intéressent, devant 37 740 spectateurs et avec un
arbitrage correct de M. Lo Bello (Italie) et un petit vent très agréable.
Mais
alors, que faire de cette minorité qui se croit pas loin du nirvana et qui va
choisir, bon an, mal an, de continuer, de s’entêter, de s’arque bouter, au vent
mauvais, de remettre l’ouvrage sur le métier, de s’acharner, de s’accrocher, et
vas-y que je te remonte un groupe, et vas-y que j’te fais péter un
side-project, ad libitum, ad nauseam, à doudou dis donc, à la risée de son
entourage grandissant (contrairement à son public, les vases communiquant sans
doute ?) ?
Car si,
quelquefois, il est de bon ton de persévérer, par contre, là, en l’au cul rance,
ça daille !
Sois
adulte, merde !
Le foot
Comme
souvent, il suffit, en effet, pour y voir plus clair, de se référer (aaaaaaah,
si le monde était aussi bien organisé que …), au/le monde merveilleux du
football.
Et comment
ça va bien pour le futebol (brasil, lalalalalalalala, lalalalalalalala,
lalalalalalalala, brasil, brasil, brasil, la la la la …), les enfants, malgré
ce désamour récent ?
Au début,
c’est pareil : à 10 ans, quand on te demande ce que tu veux faire plus
tard dans la vie, tu dis, naturellement : « footballeur
professionnel ».
A 12 ans,
pareil, à 14 ans … à 16 ans … si tu joues encore aux coqs rouges ou au fc arlac,
tu commences à envisager une reconversion dans les travaux publics (té, c’est
vrai, j’étais pas mauvais, non plus, en grattage de terre …).
A 20 ans,
rideau, plus personne n’aborde la question, à part peut-être à Picon ou à
Cadillac.
En fait,
en foot, à un m’ment donné, s’tu veux, c’qui s’passe, c’est que tu sais clairement
que tu seras pas pro, que tu seras, pour les siècles des siècles … amateur.
Et là, on
fait quoi, quand on sait qu’on sera un amateur ?
2
solutions : on arrête / on continue.
Intéressons-nous
au cas nominal, comme on dit en informatique de mes 2, le cas nominal c’est le
cas général, en gros … à savoir : on continue.
Ah bon,
et pourquoi en foot on continue en nominal alors qu’en musiques actuelles, on
arrête, hein ?
Hé beh,
et c’est là que c’est fort, très chers médiateurs virtuoses mais inexplicablement
frappés collectivement et simultanément de thalassémie, en foot, il y a un
système COMPLET (gratuit ou presque) pour ceux qui veulent continuer, malgré
cette déconvenue. Dingue, non ?
Et pas
uniquement ceux qui veulent continuer à s’entrainer (imaginez, s’il n’y avait
que l’entrainement proposé aux amateurs en foot, combien resterait-il de
licenciés ? 25000, 30000 ? les mêmes que ceux qui font de la marche
sportive, du curling ou du point de croix, en gros.).
Et non,
pignoufs vecteurs de transmission d'un contexte, car l’intérêt, voyez-vous, dans toute activité humaine, c’est pas l’entrainement, voyez, on s’en branle
de l’entrainement, tout le monde s’en branle de l’entrainement, l’important, c’est
… les matchs.
… gagner,
faire un bon match, faire un mauvais match et emmagasiner de la rage pour le
prochain match, partir au match à reculons, sans aucune envie : il fait
-12, tu joues à la Brède sur un terrain pourri et gelé et là, à la surprise
générale, tu claques 2 pions, mouiller le maillot, couvrir un partenaire, se
mesurer à quelque chose, se mesurer à un public, se mesurer à des
professionnels de la profession, …
Et après,
boire un coup (un après l’autre, je veux dire …) et refaire le match avec les
potes jusqu’à ce que mort s’ensuive (bon ça, ça existe aussi chez les Musiques
actuelles, en standard, faut être beau joueur : 1 partout, balle au centre).
Donc, en
résumé, qu’a-t-on en futebol, en standard, qu’on a pas chez les Musiques
actuelles, même en option ?
- Un système automatique embarqué de signalisation du passage en mode Amateur,
- Une organisation sans faille (gratuite, peu ou prou) permettant aux Amateurs de s’adonner à cette activité bénéfique à tous points de vue, jusque à l’ultime détente jusque z’au cieux où jonglent encore garrincha et george best.
Le karaoké
Pour le
karaoké, c’est encore plus simple, il n’existe pas de carrière pro.
Il
n’existe pas non plus d’entrainement (d’où le résultat + ou – agréable à
l’oreille, vous l’aurez sûrement remarqué).
Il n’existe
que des matches (le pied !) :
les
soirées karaoké !
et gratosses
en plus (contrairement au bowling par exemple, qui présente pas mal de qualités
mais pas que …).
Y’a pas à
chier, cherchez plus, le karaoké, c’est la rolls du socio-cul !
Le bon
élève de l’éducation populaire.
Conclusion
Vous
autres, les Musiques actuelles, toujours à vous auto-congratuler, à vous taper
sur le ventre comme sur un djembé, vous seriez bien inspirés de vous inspirer
(un peu lourd comme formule, non ?) de ces autres systèmes vertueux qui se
co-construisent, en silence, à la périphérie de nos villes ou dans les
quartiers étudiants, de manière admirable et COMPLETE : le football et
surtout, comme on l’a vu, à plates coutures, le karaoké.
Plutôt
que de vous contenter de faire payer les entrainements à vos clients (*) et à
ne rien organiser du tout, en retour d’investissement, comme espace d’expression
de tous ces acquis, de valorisation de votre enseignement payant, de partage
d’émotions, d’accomplissement personnel …
Certes, on
ne peut pas trop agir sur la signalisation automatique du passage en mode
amateur (puisque rien ne pourra empêcher, jamais, un gonze de 95 ans de croire
qu’il va devenir une rock-star dans les années qui viennent … et c’est plutôt
bien … rappelez-vous ce merveilleux Général Alcazar qui sortit son 1er
disque à 52 ans, au Molière …)
Mais, en
revanche, vous seriez bien gentils de finir le boulot, les gars, quand vous
aurez résolu ce problème de thalassémie subite du médiateur : la pratique
amateur, en parler c’est bien, s’en glorifier c’est humain mais faudrait
peut-être penser à finir le boulot, à un m’ment donné, à mettre en place ce réseau
de valorisation absent en s’inspirant de ces concepts vertueux de championnat, de
coupe, de foot-loisir, de matches amicaux, de soirées karaoké, de tournoi de
sixte à rapprocher de ces clinics, ces tremplins, ces radio-crochets, ces 1ères
parties, ces vedettes américaines, …, que sais-je ?...
Si vous
voulez, contre une modique rémunération (qui n’excédera en aucun cas 1/10ème
de Zlatan), je suis prêt à m’investir corps et âme pour définir ce qui pourrait
être un système COMPLET des musiques actuelles.
Sachant
que le maillage territorial des musiques actuelles me semble être le Quartier
plus que la Commune …
A suivre
…
(*) voire,
comble de cynisme, à constituer la clientèle des concerts que vous proposez, également,
pour diversifier votre action territoriale commerciale, sur le dos de ces pauvres
élèves condamnés à un entrainement perpétuel et payant. Comme une ultime
vexation pour ces malheureux : « t’as vu, quand t’es bon, tu joues
dans des bonnes conditions, sur une vraie scène avec un vrai public ?
Et, en +,
t’es payé pour faire ça ! ».
« Alors
que toi, t’es mauvais, t’es puni, t’es à la cave, t’as plus qu’à t’entrainer.
Toute ta vie durant. Jusque z’au cieux où ils sont en train d’introduire, pour
toi et tes collègues, les mauvais, des locaux de répètes payants avec une
ristourne de 5%, les 100000 1ères années. Ils ont chopés une nouvelle subvention
auprès de la Politique de la Mort au Conseil Céleste !
Et en
plus, j’te rappelle que t’as un mois de retard sur le règlement de tes
répés ! ».
« Oui,
d’accord, David Wolberg,
je réglerai la semaine prochaine. Sans faute. ».
Pour
illustrer cette magistrale démonstration en chanson (car tout finit en chanson,
au pays de roger piantoni, n’est-ce pas ?), je me suis offert, pour noel, les
derniers des magistraux midlake et prefab sprout.
Votre
commande du dimanche 24 novembre 2013
Numéro
de commande 0NBWDG4LIJ59E Vendu par Fnac.com Antiphon Midlake (CD album) 14,99
€
Numéro
de commande : 0UXERV2LFNQ76 Vendu par Music Passion Crimson - Red Prefab Sprout
(CD album) 15,99 €
De quoi,
c’est pas chanté en français ?
Je m’en branle.
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