chez odette

"Chez Odette, on se félicite du chant en français et on est infiniment reconnaissant du service de qualité rendu par cette vieille maison qui célèbre la chanson française: la SACEM." Terrain Hostile.

dimanche 24 novembre 2013

Les pratiques amateurs : étude comparée entre 3 domaines d’application : les musiques actuelles / le foot / le karaoké


Les musiques actuelles

Note préliminaire: afin de faciliter l'ingestion de ce loukoum en 3 parties, j'introduis la petite règle syntaxique suivante: quand le terme "les musiques actuelles" apparait en majuscule (les Musiques actuelles), il s'agit du corps des personnes oeuvrant dans le secteur des musiques actuelles, comme on dit les Conti, pour les ouvriers de Continental ou les Arcelor-Mittal.
 
Alors, oui. Qu’entendent les Musiques actuelles par les pratiques amateurs ?
Question subsidiaire (en français approximatif) : qu’est-ce qui cloche dans cet écosystème qu’ils essaient de nous fourguer comme la rolls du socio-cul, qu’on y comprend que dalle, à l’arrivée ?

Bon prenons les choses dans l’ordre, commençons par le commencement, au début, il y avait … roger piantoni , euh non, c’est pas ça …
Entreprenez avec moi un retour vers … l’enfance …

En fait, c’est ça le truc, les Musiques Actuelles considèrent principalement la musique comme une activité pour les enfants (ie pour se débarrasser des enfants, un instant, en fait, et reprendre des activités normales).
Comme jouer à mettre un cube dans un autre ou gratter la terre.
Pareil. Alors, effectivement, au début c’est … pareil, ça correspond à 2h d’espérance de vie de gagnées. Du point de vue du parent.
Or, que se passe-t’il ensuite dans ces chères petites têtes bouclées blondes de tous ces bons aryens, de tous ces traine-peluches ?
A un m’ment donné, ils envisagent cette activité passionnante comme pouvant être leur activité principale pour la vie. Continuer à jouer indéfiniment, en quelque sorte … ceux qui sont bons en cube deviendront grutier, ceux qui sont bons à gratter la terre deviendront marteau-piqueurs et ceux qui sont bons en musiques actuelles deviendront rock-stars. CQFD.
Ceci serait parfait sauf qu’il y a moins de places de rock-stars que de grutier-piqueur.
Et c’est là que ça commence à merder.
Car c’est là qu’arrivent les Musiques actuelles avec leurs gros sabots !
Un peu comme qui dirait, en circulation routière : « c’est quoi ce putain de trombus ? Doit y avoir la maison poulaga, dans les parages ! ».

Parce que voilà, l’enfant, ce maudit chiard, cette enflure (ma fille de 4 ans et demi vient de me dire à l’instant : « t’es con. T’es qu’un con. »), au flure et à mesure de sa maturation, il commence à se projeter un chouïa dans l’avenir et à se dire : « tant qu’à faire, j’aimerai mieux faire rock-star qu’ingénieur informatique à la mord-moi le nœud comme l’autre con qui me fait office de vieux ! ».
Et oui, pas faux.
Et après, c’est parti, je te trouve 2 ou 3 faire-valoir, de préférence moins bons pour être le chef, répètes, concert, répètes, concert, répètes, concert, répètes, concert, répètes, concert, …

Et là, 2 solutions : soit ça marche, soit ça marche pas.

Intéressons-nous au cas nominal, comme on dit en informatique de mes 2, le cas nominal, c’est le cas général, en gros … à savoir : ça marche pas.
Alors, la majorité, raisonnable, ceux qui vont voter modem, par la suite, comme un seul homme, choisit d’arrêter et de s’asseoir sur ce rêve de jeunesse car « il faut bien que jeunesse se passe » Roger Piantoni, sur le coup de l’élimination en match de barrage, le 16 décembre 1961, contre la Bulgarie - déjà - 0-1 (77e Lerond (csc)), au Stade San Siro à Milan, pour ceux que ça intéressent, devant 37 740 spectateurs et avec un arbitrage correct de M. Lo Bello (Italie) et un petit vent très agréable.
Mais alors, que faire de cette minorité qui se croit pas loin du nirvana et qui va choisir, bon an, mal an, de continuer, de s’entêter, de s’arque bouter, au vent mauvais, de remettre l’ouvrage sur le métier, de s’acharner, de s’accrocher, et vas-y que je te remonte un groupe, et vas-y que j’te fais péter un side-project, ad libitum, ad nauseam, à doudou dis donc, à la risée de son entourage grandissant (contrairement à son public, les vases communiquant sans doute ?) ?
Car si, quelquefois, il est de bon ton de persévérer, par contre, là, en l’au cul rance, ça daille !
Sois adulte, merde !

Le foot

Comme souvent, il suffit, en effet, pour y voir plus clair, de se référer (aaaaaaah, si le monde était aussi bien organisé que …), au/le monde merveilleux du football.
Et comment ça va bien pour le futebol (brasil, lalalalalalalala, lalalalalalalala, lalalalalalalala, brasil, brasil, brasil, la la la la …), les enfants, malgré ce désamour récent ?

Au début, c’est pareil : à 10 ans, quand on te demande ce que tu veux faire plus tard dans la vie, tu dis, naturellement : « footballeur professionnel ».
A 12 ans, pareil, à 14 ans … à 16 ans … si tu joues encore aux coqs rouges ou au fc arlac, tu commences à envisager une reconversion dans les travaux publics (té, c’est vrai, j’étais pas mauvais, non plus, en grattage de terre …).
A 20 ans, rideau, plus personne n’aborde la question, à part peut-être à Picon ou à Cadillac.

En fait, en foot, à un m’ment donné, s’tu veux, c’qui s’passe, c’est que tu sais clairement que tu seras pas pro, que tu seras, pour les siècles des siècles … amateur.

Et là, on fait quoi, quand on sait qu’on sera un amateur ?

2 solutions : on arrête / on continue.

Intéressons-nous au cas nominal, comme on dit en informatique de mes 2, le cas nominal c’est le cas général, en gros … à savoir : on continue.
Ah bon, et pourquoi en foot on continue en nominal alors qu’en musiques actuelles, on arrête, hein ?

Hé beh, et c’est là que c’est fort, très chers médiateurs virtuoses mais inexplicablement frappés collectivement et simultanément de thalassémie, en foot, il y a un système COMPLET (gratuit ou presque) pour ceux qui veulent continuer, malgré cette déconvenue. Dingue, non ?
Et pas uniquement ceux qui veulent continuer à s’entrainer (imaginez, s’il n’y avait que l’entrainement proposé aux amateurs en foot, combien resterait-il de licenciés ? 25000, 30000 ? les mêmes que ceux qui font de la marche sportive, du curling ou du point de croix, en gros.).
Et non, pignoufs vecteurs de transmission d'un contexte, car l’intérêt, voyez-vous, dans toute activité humaine, c’est pas l’entrainement, voyez, on s’en branle de l’entrainement, tout le monde s’en branle de l’entrainement, l’important, c’est … les matchs.
… gagner, faire un bon match, faire un mauvais match et emmagasiner de la rage pour le prochain match, partir au match à reculons, sans aucune envie : il fait -12, tu joues à la Brède sur un terrain pourri et gelé et là, à la surprise générale, tu claques 2 pions, mouiller le maillot, couvrir un partenaire, se mesurer à quelque chose, se mesurer à un public, se mesurer à des professionnels de la profession, …
Et après, boire un coup (un après l’autre, je veux dire …) et refaire le match avec les potes jusqu’à ce que mort s’ensuive (bon ça, ça existe aussi chez les Musiques actuelles, en standard, faut être beau joueur : 1 partout, balle au centre).

Donc, en résumé, qu’a-t-on en futebol, en standard, qu’on a pas chez les Musiques actuelles, même en option ?
  • Un système automatique embarqué de signalisation du passage en mode Amateur,
  • Une organisation sans faille (gratuite, peu ou prou) permettant aux Amateurs de s’adonner à cette activité bénéfique à tous points de vue, jusque à l’ultime détente jusque z’au cieux où jonglent encore garrincha et george best.

Le karaoké

Pour le karaoké, c’est encore plus simple, il n’existe pas de carrière pro.
Il n’existe pas non plus d’entrainement (d’où le résultat + ou – agréable à l’oreille, vous l’aurez sûrement remarqué).
Il n’existe que des matches (le pied !) :
les soirées karaoké !
et gratosses en plus (contrairement au bowling par exemple, qui présente pas mal de qualités mais pas que …).
Y’a pas à chier, cherchez plus, le karaoké, c’est la rolls du socio-cul !
Le bon élève de l’éducation populaire.

Conclusion

Vous autres, les Musiques actuelles, toujours à vous auto-congratuler, à vous taper sur le ventre comme sur un djembé, vous seriez bien inspirés de vous inspirer (un peu lourd comme formule, non ?) de ces autres systèmes vertueux qui se co-construisent, en silence, à la périphérie de nos villes ou dans les quartiers étudiants, de manière admirable et COMPLETE : le football et surtout, comme on l’a vu, à plates coutures, le karaoké.
Plutôt que de vous contenter de faire payer les entrainements à vos clients (*) et à ne rien organiser du tout, en retour d’investissement, comme espace d’expression de tous ces acquis, de valorisation de votre enseignement payant, de partage d’émotions, d’accomplissement personnel …
Certes, on ne peut pas trop agir sur la signalisation automatique du passage en mode amateur (puisque rien ne pourra empêcher, jamais, un gonze de 95 ans de croire qu’il va devenir une rock-star dans les années qui viennent … et c’est plutôt bien … rappelez-vous ce merveilleux Général Alcazar qui sortit son 1er disque à 52 ans, au Molière …)
Mais, en revanche, vous seriez bien gentils de finir le boulot, les gars, quand vous aurez résolu ce problème de thalassémie subite du médiateur : la pratique amateur, en parler c’est bien, s’en glorifier c’est humain mais faudrait peut-être penser à finir le boulot, à un m’ment donné, à mettre en place ce réseau de valorisation absent en s’inspirant de ces concepts vertueux de championnat, de coupe, de foot-loisir, de matches amicaux, de soirées karaoké, de tournoi de sixte à rapprocher de ces clinics, ces tremplins, ces radio-crochets, ces 1ères parties, ces vedettes américaines, …, que sais-je ?...

Si vous voulez, contre une modique rémunération (qui n’excédera en aucun cas 1/10ème de Zlatan), je suis prêt à m’investir corps et âme pour définir ce qui pourrait être un système COMPLET des musiques actuelles.
Sachant que le maillage territorial des musiques actuelles me semble être le Quartier plus que la Commune …
A suivre …



(*) voire, comble de cynisme, à constituer la clientèle des concerts que vous proposez, également, pour diversifier votre action territoriale commerciale, sur le dos de ces pauvres élèves condamnés à un entrainement perpétuel et payant. Comme une ultime vexation pour ces malheureux : « t’as vu, quand t’es bon, tu joues dans des bonnes conditions, sur une vraie scène avec un vrai public ?
Et, en +, t’es payé pour faire ça ! ».
« Alors que toi, t’es mauvais, t’es puni, t’es à la cave, t’as plus qu’à t’entrainer. Toute ta vie durant. Jusque z’au cieux où ils sont en train d’introduire, pour toi et tes collègues, les mauvais, des locaux de répètes payants avec une ristourne de 5%, les 100000 1ères années. Ils ont chopés une nouvelle subvention auprès de la Politique de la Mort au Conseil Céleste !

Et en plus, j’te rappelle que t’as un mois de retard sur le règlement de tes répés ! ».
« Oui, d’accord, David Wolberg, je réglerai la semaine prochaine. Sans faute. ».



Pour illustrer cette magistrale démonstration en chanson (car tout finit en chanson, au pays de roger piantoni, n’est-ce pas ?), je me suis offert, pour noel, les derniers des magistraux midlake et prefab sprout.
Votre commande du dimanche 24 novembre 2013
Numéro de commande 0NBWDG4LIJ59E Vendu par Fnac.com Antiphon Midlake (CD album) 14,99 €
Numéro de commande : 0UXERV2LFNQ76 Vendu par Music Passion Crimson - Red Prefab Sprout (CD album) 15,99 €

De quoi, c’est pas chanté en français ?
Je m’en branle.