chez odette

"Chez Odette, on se félicite du chant en français et on est infiniment reconnaissant du service de qualité rendu par cette vieille maison qui célèbre la chanson française: la SACEM." Terrain Hostile.

dimanche 24 octobre 2010

jean-jacques goldman / encore un matin // rien / 3

Encore un matin,
t'as le mec, il vient de se lever.
Un matin pour rien
Il a rien à branler de la journée, c’est une feignasse d’artiste.
Une argile au creux de mes mains
Alors il fait de la poterie.
Encore un matin,
Il vient juste de commencer.
Sans raison,
Il est pas tout à fait réveillé.
ni fin.
Il n’a rien d’autre de prévu de la journée, pardine !
Si rien ne trace son chemin.
Syrienne trace un chemin ? (NDLR : il essaie de faire de la poésie
par le truchement de la poterie ?)
Matin pour donner
Un ultime mouvement gracile à sa créature argilée ?
ou bien matin pour prendre. 
Le temps de donner du temps au temps (clin d’œil à un autre auteur majeur, en proie à la thalassémie aussi),
histoire d’en branler le moins possible à la fin, autant que faire se peut !
Pour oublier
Tout ce qu’on a appris : ne surtout pas tomber dans la poterie automatique,
comme certains jean-foutre …
ou pour apprendre.
Tout ce qu’on a oublié : les fondamentaux de la poéterie.
Matin pour aimer,
Remplissage, rime en é, de la merde !
maudire ou mépriser.
J’t’emmerde !
Laisser tomber ou résister.
Ouais, c’est ça, ouais …
Encore un matin,
Vivement c’t’aprem, une bonne sieste dans le hamac !
Qui cherche et qui doute
J'ai un peu faim, j'ai mal dormi, j'ai un peu froid ...
Matin perdu
J’ai fait que de la merde ce matin !
cherche une route
Il est où déjà ce putain de frigo ?
Encore un matin.
C’est encore le matin, t’imagines ! ah ça passe pas vite
quand t’as rien à branler de ta journée parce que t’es une feignasse.
Du pire ou du mieux A éteindre ou mettre le feu.
Il doit avoir perdu son briquet pour allumer son 1er pétard
avant 10h30, c’te feignasse. Et donc, la production va pas s’arranger, crois-moi !
Un matin,
Feignasse !
Ça ne sert à rien,
Pour ces feignasses d’artistes, s’entend.
Un matin, Sans un coup de main
Un petit travail manuel pas trop fatiguant, de la poterie,
éventuellement un jeu de société.
Ce matin C'est le mien,
Ce matin, j’ai décidé de faire un truc important, moi qui rime.
c'est le tien
Pense à prendre le pain ce midi en rentrant du boulot, toi qui trime.
Un matin de rien
A branler, comme déjà évoqué plus haut (voir aussi sur le même thème,
psaume 14 add6.8 de l’apôtre Barbelivien, l'auteur majeur évoqué plus haut …)
Pour en faire Un rêve plus loin.
Là, ché pas. L’auteur a du s’assoupir après tant d’efforts, c'te feignasse !

merci pour cette fiche-loisir très complète, jjg !

de rien.


PS : Et du coup, comme il n’est décemment pas possible d’acheter une de ces pépites du néant musical français (le chaînon manquant entre sardou et noah), déjà écoulées à des millions d’exemplaires grâce au bon goût français, on va trouver une astuce pour acheter un truc quand-même.

Attardons-nous sur le dernier mot de cette évocation argilo-matinale, rien.

Et bien voilà, nous allons essayer d’acheter un morceau de ce fameux groupe grenoblois qui fait dans les instrumentaux et qui a bien raison parce que, des fois, quand t’as rien à dire, hé beh, t’as qu’à fermer ta gueule ! ce que jjg a eu le bon goût français de faire; ou alors, il était à cours d’inspiration, ce qui tendrait à repousser encore les frontières du néant musical français. J’en tremble d’effroi !


24 oct 2010 09:06:43 / Numéro de transaction : 09C57213NY6787020 / RIEN "3" / 10,00 EUR / http://www.amicale-underground.org/

notes diverses:
  • extrémement difficile de trouver quelque chose en vente de ce groupe excellent, vu un soir à feu l'inca. on se trouve là confronté à plusieurs difficultés pour acheter: une diffusion très limitée, un nombre d'exemplaires très faible (pour une musique et une démarche pourtant exemplaire !), une vision dégradée de la valeur marchande, aussi bien de la part du producteur que de l'auteur: les djeun's ont, de par leur expérience, entériné plus ou moins que la musique tendait vers la gratuité et qu'on ne pouvait retirer des revenus de celle-ci. si je puis me permettre, les gars, dans ce cas présent, pourquoi considérez-vous que les 2 premiers disques, du fait qu'ils sont épuisés, sont gratos ? vendez les, même avec une ristourne.
  • eureka, j'ai trouvé comment parler des instrumentaux en français (cf note d'intention initiale du blog: 1er ou 2ème message): tu prend un bon texte de merde et tu rebondis sur un instrumental. une merde, un trampoline et hop !

samedi 16 octobre 2010

allain leprest / quand auront fondu les banquises

ALLAIN LEPREST / QUAND AURONT FONDU LES BANQUISES Commande: #000711 passée le 16-10-2010 15:13:12 Mode de aiement: Carte Bancaire TOTAL TTC 19,50 €

Un peu de 1er degré pour se poiler ...
De retour de Luxey, avec mon camarade séré, au printemps 2010, de retour d'un concert organisé de main de maître par les admirâbles Musicalarue (ou les non moins admirâbles Chantons sous les pins, je sais plus très bien ...) où nous découvrîmes (bon ça commence à bien faire les accents cîrcônflêxes !), avec grande émotion, cet artiste majeur mais souterrain (underground en français), la fièvre promoteuriale me reprit soudain.
Remonté comme un coucou ou un 3ème ligne landais et fragilisé par la justesse de ce magnétique Leprest, je m'épanchais, comme je pouvais, au travers d'un nouveau projet culturel visant à soutenir la beauté et le talent ce dont tout le monde se branle apparemment dans les Landes et plus généralement dans l'univers.
Pour les ignares qui n'ont jamais pondu un projet culturel, celui-ci passe obligatoirement par la rédaction d'une note d'intention (c'est un peu comme une lettre de motivation que connaissent malheureusement la plupart de ceux qui ne liront pas ce post, mais en beaucoup plus classe). Ami de la classe, prenez-en, c'est de la bonne:


1 Note d’intention
J’ai été bouleversé ce Dimanche 21 Mars 2010 à Luxey par le concert d’Allain Leprest dont je connaissais vaguement l’existence depuis une dizaine d’années mais dont je n’avais jamais entendu la moindre note.

Bouleversé … et donc énervé !

Comment se fait-il qu’un tel artiste me soit passé à côté et, avec moi, probablement 99,99% de la population (puisque je m’intéresse quand-même à la musique depuis toujours, et de manière excessive selon mes proches …) ?

Plus précisément … comment se fait-il que les rares trésors français musicaux soient cachés à ce point, alors que l’on met en exergue d’autres qui nous font passer à travers le monde pour des cancres indécrottables (demandez à des étrangers « mélomanes » ce qu’ils pensent de la « nouvelle chanson française » ?) ?

Après avoir laminé la vraie bonne chanson française d’auteur dans les années 60 avec l’affligeante vague dite yéyé puis dans les années 80 avec la pseudo-alternative proposée par le rock dit alternatif qui a surtout servi à enrichir Manu Chao et quelques autres guérilleros de pacotille.

Bon calmons-nous, revenons de ces contrées lointaines, revenons à nos moutons (de Pauillac) …

Il faut faire quelque chose.

Il faut qu’il y ait un espace dans toutes les grandes villes françaises (voire francophones) pour permettre à cette vraie scène d’exister et de développer son audience.

Il faut qu’il y ait un espace sur Bordeaux proposé à cette scène invisible (il y en a un à Nantes, la Bouche d’air ; il y en a un à Toulouse, le Bijou ; rien sur Bordeaux de solide malgré les tentatives admirables mais pas assez fédérateuses : le Bokal, Bordeaux Chanson, concerts isolés de municipalités dans la CUB).


Cet espace, le voici envisagé.


Seulement voilà, qui dit intention dit pas "c'est dans la boite, chef !" et bien sûr, une fois la colère retombée, il ne s'est rien passé. Cet espace demeure envisagé et pour me faire pardonner par celui que Nougaro qualifiait d'un des plus foudroyants auteurs de chansons, je vais carrément acheter un disque entier bien que je rechigne à ce format d'un autre temps, un temps où tous les morceaux d'un disque étaient bien. ah oui effectivement ça remonte ...
Excuses-moi doublement, Alain, je n'ai encore fait que frimer durant tout ce post (mais bon, c'est mon blog, c'est moi le chef sur mon blog, merde !) et, pour ma double-peine (comme le voudrait les affreux aux affaires), j'irais sangloter derechef à Langon aux Carmes en Décembre. Peut-être avec Séré ? ou Laurence ? On ira voir si Leprest est aussi beau en hiver dans les landes girondines.