chez odette

"Chez Odette, on se félicite du chant en français et on est infiniment reconnaissant du service de qualité rendu par cette vieille maison qui célèbre la chanson française: la SACEM." Terrain Hostile.

mercredi 19 mars 2014

Happy birthday, oh toi, mon pirate adoré, épris de liberté et de gratuité, sauf quand il s’agit de soi-même, que j’aime et qui m’aime !

A l’occasion des (en gros …) 20 ans d’Internet, 10 ans de l’arrivée des pirates sur nos côtes (poussés par ce vent mauvais d’ADSL) et 5 ans de ma proposition pour éradiquer définitivement ces sympathiques pirates et authentiques voleurs (*), je me suis dit qu’il serait intéressant d’avoir un sentiment instantané et rapide de quelques pointures locales sur ces sujets … et ce à travers un petit questionnaire, concis, précis, fun, bonnard et dansant comme on disait à l’époque analogique.

(*) Pour les incorrigibles étourdis et autres retardataires mentaux, qui l’aurait oublié, rappelons que cette proposition, magistrale, visait à obliger (au travers d’une ingénieuse et contraignante licence d’exploitation, les opérateurs, ces madré FAI (qui avaient jusque là amassé des montagnes de pognon sans aucune contrepartie, et qui, tel attila le 1, avait occasionné, par là même, au passage, ruines et désolation dans le paysage autrefois riant des petits labels, des fanzines, …) de prendre à leur charge la facturation des transferts de données non payés effectués via leurs tuyaux, la collecte et le reversement des fonds à la SACEM pour répartition équitable (mais ça, c’est une autre affaire …).
pour en connaitre les croustillants détails … https://onedrive.live.com/redir?resid=721FD13D68A7A40C!146&authkey=!ABJx3ooxj834fww&ithint=file%2c.doc

Questionnaire envoyé à Johan Sebenne (Blitzr) / Richard Berthou (Bordeaux Rock) / Sophie Trouillet (Eysines, IDDAC) / Laurent Giliard (AEC) / Antoine Chotard (AEC) / Elise Dudézert (CRA/BNSA) / Tony Chapelle (Buzz my music) / Antoine Bidegain (Mairie Bordeaux) / Frédéric Vilcocq (CRA) / Olivier Dupayrat (ECLA) / Philippe Couderc (FEPPIA) / Gwardeath (GWARDEATH GOLDWIN MEILLEUR) / Hervé Despujol (Cabinet Despujol) / Myriam (OPA) / Antoine De Baecke (Sud-Ouest) / Céline Musseau (Sud-Ouest) / José Darroquy (Habitus)

  1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline)
    Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).
  2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ?
    Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ? 
  3.  Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ?
    Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?
Faites suivre à toute personne qui pourrait apporter un éclairage intéressant à cette drôle d’affaire …

13 commentaires:

  1. Richard Berthou, mer. 19/03/2014 14:08 (1/5)

    1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline) Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).

    Un statut quo visant vers le pire car une forme de désengagement du politique visant à ne pas nuire voire favoriser un nombre restreint d’acteurs.
    Des éléments récents et importants viennent de s’immiscer dans ce débat :

    a) L’article 20 de la Loi de programmation militaire:
    Rend les FAI des acteurs latents cela ne se joue plus seulement du côté de l’État.

    « Art. L. 246-3 Pour les finalités énumérées à l’article L. 241-2, les informations ou documents mentionnés à l’article L. 246-1 peuvent être recueillis sur sollicitation du réseau et transmis en temps réel par les opérateurs aux agents mentionnés au I de l’article L. 246-2. »

    Cela signifie que les opérateurs eux-mêmes sont obligés ou investis du droit (de concevoir des services rendant ces informations et documents accessibles et transmissibles en temps réel.

    b) Transfert des responsabilités de l’HADOPI au CSA.
    La tutelle d’une autorité administrative dont la nature est précisément de gérer l’allocation de la rareté, constitue une violence symbolique majeure.
    Une idée qui n’a pu venir qu’à des serviteurs intéressés des industries de la rareté informationnelle, à des politiques cyniques.

    c) La mission de la Haute Autorité HADOPI est unilatérale et solitaire.
    Sur le sujet du partage non marchand elle peut conseiller le législateur et l’exécutif et disposer d’un pouvoir de police et d’aiguillage judiciaire. L’usage de son budget à cet effet est abusif et peut-être même illégal.
    L’ouverture d’un débat ouvert sur la légalisation du partage est nécessaire.
    Tant au niveau national qu’européen.

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  2. Richard Berthou, mer. 19/03/2014 14:08 (2/5)
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    2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ? Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ?

    A ce sujet je citerai Francis Ford Coppola polémique mais intéressant :

    « Vous devez vous rappeler que ça ne fait que quelques centaines d'années que les artistes travaillent avec de l'argent. Les artistes n'ont jamais eu d'argent. Les artistes avaient un patron, soit le chef de l'État, le duc de Weimar ou encore l'église et le pape…L'idée que Metallica ou n'importe quel chanteur de rock n' roll puisse devenir riche ne devrait pas nécessairement se produire à nouveau. Parce que nous entrons dans un nouvel âge, l'art sera peut-être gratuit…. ».

    Certains acteurs bâtissent des digues contre l’ abondance en créant des catégories pour sauver un noyau professionnel des productions étiquetées « amateurs », mais ces efforts sont fragiles et nuisibles à la « capacitation culturelle « (c a d empowerment :qui peut accéder à des choses auparavant inaccessibles).
    L’acceptation d’une diversité accrue suppose des mécanismes de financement adaptés (mutualisation entre individus ou à l’échelle des sociétés, financement participatif, modèle de soutien par les abonnements et les achats de reconnaissance).
    Un autre aspect du numérique c’est le rôle des pratiques et échanges non marchands dans l’innovation et à vrai dire aussi la culture des médias non numériques et du spectacle vivant. A l’ère numérique, les fonctions d’édition et d’intermédiation sont encore plus importantes mais ne se développent que sur un fond de production non marchande et de libre partage de fait.
    Si les acteurs de la production (au sens financier), de l’édition, de la distribution et de l’intermédiation ne sont pas capables de développer des synergies avec ces activités non marchandes, elles laisseront libre champ aux monopoles américains de la distribution et de l’intermédiation.
    A ce sujet, il ne faut pas mépriser la question de l’audience sous prétexte qu’elle aurait des limites sur le plan économique. Dans un univers d’abondance des œuvres, il y a un véritable défi d’identification et de portage à l’attention des publics des œuvres qui paraissent le mériter de tel ou tel point de vue. Des nouvelles formes de médiation sont nécessaires et elles doivent être considérées comme aussi importantes que la création.
    A cela il faut ajouter la baisse inéluctable des financements qui assurent le soutient des activités créatives issue des revenus du modèle commercial indexés sur l’audience.

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  3. Richard Berthou, mer. 19/03/2014 14:08 (3/5)
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    3. Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ? Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?

    Toujours la même chose … la contribution créative (qui pour une contribution moyenne de 6€ permettrait de collecter 1 ?2millards d’euros par an !) et le financement participatif : l’un fonctionnant en amont et l’autre en aval.
    Il faut rectifier un état de fait qui permet à 10% des artistes de toucher 50% des droits !

    Le rapport Lescure l’a fort bien décrit avant d’oublier immédiatement ce qu’il en était quand il s’est agi de refuser de l’appliquer.
    Un ensemble non négligeable d’intérêts se sont mis en tête que lorsqu’on référence un contenu ou fournit par d’autres moyens la possibilité de le localiser on « exploite » ce contenu. Il est donc possible qu’ils envisagent d’interdire la fourniture de moyens au partage non marchand entre individus même si celui-ci était légalisé.Vaste et périlleux débat en perspective.
    A se sujet j’ai emprunté à la Quadrature du net cet excellent tableau récapitulatif qui à mon sens met en avant les avantages de la contribution sur la licence globale qui vise plus à rémunérer une large nombre de créateurs qu’a compenser les souffrances de l’industrie. Un démarquage essentiel.
    Quant aux modalités techniques précises je laisse les spécialistes commenter.

    Qui sont les bénéficiaires ?
    • Contribution créative :Les contributeurs vivants (auteurs, interprètes, techniciens) aux œuvres et les porteurs de projets (production, édition, médiation) qui retiennent l’attention de ceux qui acquittent la contribution.
    • Licence globale : Les ayants-droit ou cessionnaires des œuvres téléchargées pour les médias concernés ce qui signifie qu’une partie importante 1 ira à des détenteurs de stocks de droits ou des héritiers.

    Médias et œuvres concernés ?
    • Contribution créative : Tous les médias, y compris ceux natifs du numérique et d’internet. Toutes les œuvres qui sont reconnues dans le partage non marchand entre individus à un certain degré (cf. plus bas). Les œuvres volontairement partagées sont incluses.
    • Licence globale : Centrage sur les médias d’industries culturelles (périmètre exact imprécis, en particulier en ce qui concerne le texte). Seules les œuvres en droits réservés sont incluses.

    Fondement ?
    • Contribution créative : Droits sociaux dans une communauté de pairs réunissant usagers et créateurs, fondement hors du droit d’auteur (les droits pour les activités non marchandes des individus sont épuisés par l’entrée en possession d’une copie numérique d’une œuvre).
    • Licence globale : Exception au droit d’auteur avec compensation, parfois conçue comme extension de l’exception pour copie privée, ou gestion collective obligatoire des droits.

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  4. Richard Berthou, mer. 19/03/2014 14:08 (4/5)
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    Quels droits au partage obtiennent les citoyens ?
    • Contribution créative : Un droit positif au partage non marchand entre eux des œuvres numériques (sans centralisation sur des sites), y compris droit à produire et publier de façon non marchande des œuvres dérivées.
    • Licence globale : Définition variable depuis un simple droit à télécharger à partir de sites désignés jusqu’à des droits au partage pair à pair. Peut être combiné avec la création d’une exception pour les « remixes » et « mashups ».

    Qui paye ?
    • Contribution créative : Tous les ménages ayant un accès internet haut débit (tendanciellement 95%), éventuellement avec un petit complément des FAI. Le paiement par tous les ménages est justifié par la création d’un sphère de partage et création non marchands, porteuse de capacitation culturelle pour tous.
    • Licence globale : A nouveau, il existe une variété de modèles : au départ les propositions reposaient sur un paiement par les ménages volontaires (« ceux qui veulent télécharger »), des propositions récentes reposent sur une contribution des intermédiaires techniques.

    Combien ?
    • Contribution créative : Comme la contribution financière vise à servir des besoins plutôt qu’à compenser des torts, son montant résulte nécessairement d’une décision politique… sous contrainte. Les propositions actuelles pour les pays développés se situent entre 4 € et 5 € par mois et par foyer.
    • Licence globale : Comme le montant est supposé compenser un tort subi ou une perte de revenus commerciaux, son montant fait l’objet d’évaluations très divergentes. Les études récentes sur l’impact du partage non marchand pousseraient à un montant faible, de 1 à 2 €. A l’opposé les déclarations des groupes d’intérêts liés aux industriels du contenu envisagent des sommes 20 fois supérieures (20 à 40 €, cf. rapport Lescure).

    Comment est-ce réparti ?
    • Contribution créative : Les financements amont sont attribués entièrement sur la base des décisions d’attribution de chaque contributeur financier (une fois par an). Les récompenses aux contributeurs des œuvres reconnues dans le partage non marchand sont attribuées sur la base de données collectées par un grand échantillon d’internautes volontaires concernant leurs usages dans la sphère publique (upload en P2P, utilisation sur des blogs, recommandation, etc.), données transmises anonymement3 à un nouvel organisme. La clé de répartition pourra être sous-proportionnelle4. Le montant global attribué à un média ou type de contenus numériques et la répartition entre financements amont et récompenses aval ferait l’objet d’une décision à travers un processus participatif multi-acteurs.
    • Licence globale : La part attribuée aux différents médias ferait l’objet d’une décision politique. A l’intérieur de chaque média, la collecte des données et la répartition serait confiée aux sociétés de gestion collective. Les clés de répartion envisagées dépendent du modèle exact. Lorsqu’il s’agit de simples droits au téléchargement sur sites dédiés, les données seraient fournies par ces sites (ce qui ferait une quasi-consommation, avec des effets nuisibles sur l’économie commerciale). Lorsqu’il s’agit de droits au pair à pair des données proviendraient d’observation du traffic (biaisés et propices à la fraude) et de sondages déclaratifs (biaisés vers la concentration sur un petit nombre de titres comme montré par l’exemple de la copie privée).

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  5. Richard Berthou, mer. 19/03/2014 14:08 (5/5)
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    Qui contrôle quoi ?
    • Contribution créative : Le fait que la répartition par médias fasse l’objet d’une concertation multi-acteurs ouvre un risque d’influence indue de certains intérêts sur ces décisions, mais la gestion de l’ensemble des médias et types d’œuvres dans un pot commun soulève de sérieuses difficultés. A part ce point, la répartition est sous le contrôle complet des contributeurs financiers et des internautes.
    • Licence globale : Le fait que les sociétés de gestion collective assurent la répartition est vu comme un atout par certains porteurs de propositions : ils espèrent ainsi obtenir le soutien des sociétés de gestion. Cela soulève à l’opposé de graves inquiétudes sur l’injustice de la répartition (voir ci-dessus « bénéficiaires » mais aussi la forte concentration des sommes distribuées dans d’autres mécanismes de gestion collective). Lorsqu’il est prévu que ce soit les intermédiaires techniques qui payent la contribution, il n’y a en fait aucun bénéfice pour les ménages (sur qui ils en reporteront le coût), mais un risque qu’ils en fassent un instrument de pouvoir sur la distribution commerciale en vendant leurs services pour la promotion de titres aux industriels du contenu.

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  6. Laurent Laffargue, mer. 19/03/2014 15:40

    1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline) Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).

    les politiques ont commencé tardivement à s'intéresser à "l'industrie musicale" et les acteurs de la filière se sont exprimés de manière très éparpillés et surtout de manière très différentes sur tous les sujets "un peu sensibles" . Du coup les politiques ont du mal à comprendre et à se positionner entre le discours des majors, des gros indé, des petits indé, des syndicats, de la sacem….et enchainent donc multitude de rapport pour vraiment comprendre (avec en plus des changement de gouvernance)
    de plus les solutions depuis longtemps évoquées demandent énormément de courage politique (aller batailler contre les FAI ou contre l'industrie du cinéma) ce qui n'est pas forcément leur envie du moment

    2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ? Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ?

    pour les auteurs en fait cela fait juste une contrainte supplémentaire mais leurs pratiques et leurs attentes restent les mêmes
    et puis c'est un peu difficile de se positionner quand tu débutes, il vaut mieux s'adapter
    certaines acteurs établis (je pense à radiohead) ont aussi tiré parti ces fonctionnement en faisant du marketing avec et tirant bcp de promo et de bénéfices autour

    3. Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ? Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?

    je pense qu'il faut surtout parler d'une rémunération générale meilleure (pour l'ensemble des acteurs) car on ne peut pas reverser plus ou aux artistes ou aux producteurs ou aux éditeurs…
    on a identifié les flux, les sources de profits qui se font autour de la musique, il faut maintenant arriver à un partage équitable
    on sait aussi maintenant que les petits indépendants sont les plus fragiles et ont été les plus durement touchés par cette crise (ils n'ont pas de catalogues qui leur amènent des flux réguliers, pas d'actionnaires qui peuvent rajouter des fonds, pas de compression de personnels possible…etc), c'est vers eux qu'il faut diriger les premières mesures qui doivent être suffisamment fortes pour endiguer l'hécatombe: je pense à des aides structurelles sur une périodes charnière, 3ans, le temps de se stabiliser et de pouvoir réfléchir à une sortie de crise)

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  7. Gwardeath, mer. 19/03/2014 15:51

    1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline) Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).

    Je n’ai lu aucun de ces rapports. Je fréquente de la manière la plus assidue possible ma médiathèque de quartier (Flora Tristan à Bordeaux Sud) mais j’emprunte essentiellement des ouvrages consacrés à la cuisine, aux cocktails, et des biographies de grands explorateurs, car cela me fait rêver.

    2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ? Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ?

    Je ne pense pas qu’à l’heure de leurs premiers pas, les apprenties rock stars fantasment sur des relevés de droits d’auteur, des dossiers à l’attention du CNV ou de contrats avec un éditeur. Tu le dis dans ta propre présentation, tu as 25 ans d’expérience. Les nouveaux venus, par essence, auront toujours une démarche opportuniste, et choisiront les statuts qui leurs conviennent le mieux. Par ailleurs, il ne me semble pas qu’en France, les acteurs soient particulièrement apathiques sur le sujet dans sa globalité : j’entends régulièrement des émissions à la radio, je vois des tribunes dans la presse, des débats ici ou là, des actions pour défendre le statut spécifique des intermittents du spectacle, etc.

    4. Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ? Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?

    Je trouve logique d’étendre la notion de copie privée en taxant un % des supports de stockage numériques, et du coût des abonnements aux FAI. Je laisse les spécialistes débattre des clés de répartition. Quant à la qualité de la production hexagonale… Là-aussi je laisse le dossier à Arnaud Montebourg. Comme on dit en géométrie, si c’est hexagonal, c’est que ce n’est pas très carré.

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  8. Eric Despujol (Lokomotiv Sofia, ACI, Avocat), dim. 23/03/2014 11:26 (1/2)

    1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline) Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).

    Nous sommes depuis 15/20 ans face à un paradoxe sans doute inédit dans l'histoire de l'économie : jamais la musique n'a autant été diffusée (plus d'offres et plus de moyens) et pourtant jamais (sauf exception) elle n'a été moins rémunérée. Les musiciens ont cru qu'internet allait être un formidable moyen de se faire connaître et donc de gagner de l'argent. Or, c'est tout le contraire qui se produit : le musicien est noyé au milieu de milliards de propositions et il ne touche rien (ou quasiment rien) sur ce qu'il a bien voulu, lui même, mettre en ligne. Il est impossible de revenir en arrière car internet sert des intérêts colossaux et il est par nature très difficile à réguler. Les rapports cités ont tenté de proposer des palliatifs pour corriger autant que possible les "dérives" provoquées par internet. Mais le problème de fond reste le même car il est effectivement très compliqué de s'attaquer à ceux à qui le système profite et qui en plus verrouillent le système. En matière de droit d'auteur, le cynisme de site comme Youtube va très loin puisqu'il peut se permettre de ne plus appliquer un accord trouvé à grand peine avec la SACEM (la grande peine ayant été en l'occurrence pour la SACEM), certes arrivé à expiration mais sans proposer autre chose et donc se donner ainsi le droit de ne payer (au moins provisoirement) aucun droits d'auteur. La difficulté vient aussi du public qui se repait de ce système et qui se contrefout des dégâts que cela cause sur la création. J'ose espérer qu'un jour le public se lassera de cette prolifération orgiaque et désordonnée et sera attiré par des sites où la musique est vraiment mise en valeur (ne serait que sur le plan de la qualité technique) et valorisée (sur le plan financier). Et que donc le système s'auto-régule en allant vers un fonctionnement plus juste et sans doute plus satisfaisant pour tout le monde. Mais je dois malheureusement sans doute rêver ...

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  9. Eric Despujol (Lokomotiv Sofia, ACI, Avocat), dim. 23/03/2014 11:26 (2/3)

    2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ? Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ?
    Je suis frappé de constater le manque totale de conscience collective et de solidarité des musiciens. Chacun est dans son coin, le nez dans le guidon car il est de plus en plus difficile d'exercer, sans aucune conscience de ce qu'il serait possible pour véritablement défendre la musique (et pas simplement sa musique). De manière générale, le musicien est ignorant des problématiques de droits d'auteur et des enjeux colossaux qui se jouent aujourd'hui, il est résigné et désabusé. Cela n'aide pas vraiment pour entreprendre quoi que ce soit de constructif ... Quant à dire qu'il ne rêve plus d'être une rock star, je dirais pour le coup tant mieux. Car il faudrait peut être songer à un autre modèle pour la pratique de la musique. C'est bien d'avoir des rêves mais aujourd'hui le rêve ne serait-il pas tout simplement de pouvoir faire de la musique et d'en vivre correctement, sans vouloir être millionnaire ? La starification a été utilisée par le show-business pour vendre et le plus souvent de la merde (presse people, merchandising ...). Existe-t-il aujourd'hui moins de professionnel de la musique qu'il y a 15 ans ? Je ne crois pas. Il a toujours été extrêmement dur d'être diffusé et de gagner de l'argent avec sa musique. Beaucoup d'appelés, peu d'élus, ça a toujours été la règle. Aujourd'hui il serait peut être possible, puisque la musique peut être produite et diffusée beaucoup plus facilement que plus de monde puisse simplement gagner sa vie correctement, sans forcément rêver d'être une star et de rouler en jaguar. S'il existe une chance aujourd'hui de faire évoluer les choses, c'est sans doute sur ce plan, c'est à dire une meilleure répartition des revenus de la musique. Voire la réponse à la troisième question.

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  10. Eric Despujol (Lokomotiv Sofia, ACI, Avocat), dim. 23/03/2014 11:26 (3/3)

    3. Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ? Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?

    La rémunération des auteurs souffrent aujourd'hui de deux difficultés : la collecte des droits d'auteur ; leur répartition. La collecte suppose que la musique diffusée quasiment sans droit ou très peu (voire les contrats signés par la SACEM avec Youtube, Dailymotion, etc ..) soit enfin rémunérée ! Je suis pour une taxe sur les fournisseurs d'accès, ce qui n'empêche pas de demander à tous les sites qui diffusent du contenu soumis à droit d'auteur de payer ce qu'ils doivent. Cela permettrait de répartir et de compenser ce que des sites comme Youtube ne veulent pas donner. Pour les fournisseurs d'accès, manifestement le combat est loin d'être gagné et pourtant cela me semble être totalement légitime. Concernant la répartition, je me suis personnellement (et bénévolement) engagé dans une action qui me paraissait essentielle, à savoir obtenir une répartition plus juste des droits numériques (c'est à dire pour résumé la diffusion par streaming) par la SACEM. J'ai sollicité notre Député Vincent Feltesse qui s'est dit intéressé par la question (c'était juste avant le dépôt du rapport Hadopi II) et souhaitait avoir des éléments précis pour en parler à Pierre Lescure. Il fallait donc récolter des éléments chiffrés auprès de musiciens qui touchent des droits d'auteur pour démontrer l'inégalité de traitement entre droits généraux et droits numériques et les possibilités d'améliorer le système. Je me suis heurté à l'indifférence voire à l'hostilité de la plupart des musiciens que j'ai sollicités. Notre Ami Thierry Hosteins m'a proposé de jouer le rôle d'intermédiaire vis à vis des instances sensées aider les musiciens. Silence général. Les enjeux sont énormes et décisifs pour les décennies à venir. Il faudrait que les artistes prennent un peu leur destin en main mais je les sens démunis et résignés, laissant d'autres, beaucoup plus agressifs et déterminés prendre les places. Les artistes ne peuvent pas tout faire, donc il faut que certains, plus habitués et armés pour mener ce genre de combat, le fassent pour eux. Mais il faudrait déjà que les artistes comprennent ces enjeux et aient envie de se battre, ce qui n'et même pas le cas. AMEN. Maintenant on peut aller voter.

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  11. Laurent-Pierre Gilliard (AEC), mer. 26/03/2014 11:26

    1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline) Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).

    non, surement, c'est certain, bof,

    2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ? Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ?

    non
    en bonne partie, ben pourquoi, j'espère que non
    Je prosose ça
    http://www.vice.com/.../rob-rhinehart-no-longer-requires
    (moins de dépense pour les artistes donc)

    3. Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ? Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?

    La je propose ça :
    http://www.u-bordeaux3.fr/.../offre.../LIC/ART/laf-31.html

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  12. José Darroquy (Consultant créativité, cultures et territoire), ven. 03/04/2014 16:04

    1. Comprenez-vous la situation actuelle ? (enchevêtrement de propositions, rapports sans lendemain … Zelnik, CNM, Lescure, Pheline) Allons-nous, comme d’habitude, vers un pire ? un statu-quo (en attendant de vraiment comprendre le problème …) ? un mieux ? (pour les auteurs, j’entend, bien évidemment …).

    Plus ou moins vague perception des différents rapports et contributions qui me semblent se distinguer par leur absence de réflexion et d'imagination, plus occupés à défendre les positions des uns et des autres. Quant au projet CNM, son orientation était catégorielle, pour ne pas dire "business", ne pensant aucunement le principal : les pratiques amateurs et la formation.

    2. Comprenez-vous l’apathie générale des acteurs sur le sujet (auteurs, producteurs/éditeurs) ? Pensez-vous que les auteurs ont profondément et/ou définitivement modifié leur attente vis-à-vis de leur pratique ? ont-ils renoncé à leurs rêves d’ado de se muer en rock-star ? ont-ils accepté d’être reversé docilement dans les pratiques amateur ?

    Si le rêve est de se muer en Beef, les agissements de Swan ne me dérangent pas. La question est comment faire vivre Winslow dignement et en capacité de création.

    3. Que préconisez-vous pour aller vers une meilleure rémunération des auteurs ? Que préconisez-vous pour garantir (ou améliorer …) la qualité de la production hexagonale ?

    Comme déjà évoqué, faire preuve de réflexion et d'imagination, imaginer de tout autre rapports et équilibres. A brûle pourpoint, quelques pistes :

    • ré-instituer le lien direct entre public et artistes quand un acheteur de disque contribuait directement à la rémunération de(s) l'artiste(s). Approfondir même ce lien, passant de l'instant T de l'acte d'achat à une continuité et proximité que permettent les outils numériques : suivi de l'actu de(s) l'artiste(s) préféré(s), contributions aux développement de carrière et à la création (de l'aide à la promo et durant les tournées au graphisme, banque de sons, proposition d'arrangements....),... et bien sûr l'accès au catalogue avec ses primeurs, exclus, format audio spécifiques... La rétribution est alors l'abonnement. On s'abonne (et contribue) à un parcours artistique.

    • se retourner systématiquement vers les FAI dès qu'il manque des financements me parait limité comme solution. Doit-on se retourner contre les constructeurs d'autoroutes, même s'il gagne pas mal d'argent, quand les marchandises transportées dans les camions sont volées ou payées en dessous de leurs coûts de revient ? En conservant cette comparaison autoroutière, on voit que sur le web les expéditeurs (Youtube, Deezer, Spotify, AppleStore...) utilisent la bande passante sans payer le péage. Quand seuls les abonnés des FAI payent pour l'infrastructure, c'est aussi comme si dans un transit entre Bordeaux et Paris, seul un côté de l'autoroute payait : le traffic upload (requête) et pas le download (chargement du morceau). Et aucune taxe de ces mêmes expéditeurs pour les externalités négatives locales. Bref, s'il y a une logique et un potentiel de financement, c'est plutôt vers les géants du web qu'il faut chercher. A eux de prendre en charge l'essentiel des coûts d'infrastructures, à la création l'essentiel de ce que payent les abonnés au FAI.

    Et certainement bien d'autres solutions quand on renverse les perspectives. Restent les combats à mener...

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